Salut (rei) en position agenouillée (za, ou seiza).
À partir de cette attitude, on salut en posant ses mains devant soi et en inclinant le tronc sans décoller les fesses des talons. Il existe deux variantes.
- Les deux mains se posent simultanément: ce procédé exprime la confiance totale envers la personne que l’on salue. Le buste s’incline vers l’avant jusqu’à ce que la poitrine arrive à l’appui des cuisses, dos à l’horizontale. Les mains se posent au sol en avant, mouvement synchrone avec celui du tronc, à plat au sol, pointes des doigts dirigées vers l’intérieur.
- Les mains se posent avec un décallage: ce procédé exprime la méfiance. Il est plus rapide et le buste s’incline moins bas. La main gauche touche d’abord le sol, suivie de la main droite, dans le temps exact de l’inclinaison du buste. Ce style de salut vient de l’époque guerrière où une attaque surprise était toujours possible et qu’il valait donc mieux garder la main droite (celle qui pouvait tirer le sabre) le plus longtemps possible.
Dans ce cas de figure la manière ancienne de saluer dans le budo était de placer ainsi les mains en triangle, bouts des index et pointes des pouces écartés se touchant (à la manière du début du kata de karaté kanku) de sorte à former une protection pour le nez et le visage en cas de coup sur la nuque.
Dans certains style (notamment en karaté kyokushinkai), on salue des poings fermés, pouces vers le vis à vis.
À noter également que certaines techniques de iaido ont conservés l’idée d’une réaction rapide en cas d’attaque pendant le salut.
Au dojo, les pratiquants se disposent face au kamiza devant lequel se tient le sensei et procèdent au za rei en suivant les commandements d’un sempai: sei-retsu ! (alignez-vous !), puis seiza ! (à genoux !). Puis, après un temps de concentration (mokuso), suivent les commandements rei ! (saluez !) dont les détails peuvent varier selon les dojo.
Tout salut doit être empreint de recueillement et de sérénité. Il n’est pas, dans l’esprit de l’art martial traditionnel, une simple formalité.
Source : Encyclopédie des Arts Martiaux de l’Extreme Orient de Gabrielle et Roland HABERSETZER