« Lieu (jo) pour l’étude de la voie (do) ».
Se dit de l’endroit où l’on s’entraîne à la pratique de la méditation, à celle des des arts martiaux (budo) et, par extension, les sports de combat modernes d’origine japonaise.
Dans la conception traditionnelle du dojo, celui-ci est l’endroit de « l’éveil » et il est en particulier un symbole très fort du budo et de l’enseignement de la voie en général. Le concept correspond au terme sanskrit de bodhimandala (« place de l’éveil »). Dans un dojo authentique, il n’y a pas un instructeur et des élèves, mais un maître et des disciples liés par une relation très forte.
Le dojo est bien plus qu’une salle d’entraînement : pour le budoka, il est un lieu de vie, de progression, un endroit où souffle un esprit. Il exige, pour être bien compris dans son essence, un comportement aussi bien de l’enseignant (sensei) que des élèves débutants (kohai) ou avancés (sempai), qui commence par le respect d’une étiquette et de règles.
Un dojo n’a rien à voir avec un hall de sports, même si des pratiquants revêtus de la même tenue semblent y pratiquer la même choses. Le dojo est agencé suivant des règles précises, qui créent l’atmosphère nécessaire à la concentration ainsi qu’à la compréhension et à l’adhésion de l’esprit de la tradition.
Le cœur du dojo est le mur frontal (shomen), dans le dos du sensei lorsque celui effectue son salut vers les élèves en début et en fin de cours. Il est en général décoré de l’effigie du maître fondateur de l’école ou du style et, dans les dojos traditionalistes, d’un petit autel shinto, appelé kamiza (siège des kami) ou shinzen (endroit divin). Le mur opposé au shomen est shimoza, le côté par lequel se fait l’entrée au dojo. Le coté partant de la gauche de shomen est jokesi (côté supérieur), celui qui part de la droite du shomen est shimokesi (coté inférieur). Shomen est le coté devant lequel se tient le professeur, ses assistants, et les hôtes de marque. Les élèves saluent dos au shimoza, en direction du shomen, les plus gradés se tenant contre jokesi. Dans certains dojo, où le shomen est réservé au kamiza, le professeur salue dos à jokesi, ses élèves ayant alors pris place dos à shimokesi.
Le sol est souvent couvert de nattes en paille de riz (tatami) lorsque l’on y pratique les arts martiaux basés sur les projections mais il peut également simplement consister en un plancher de bois, parfois monté de façon élastique, ce qui donne une meilleure détente et une grande souplesse dans les déplacements.
Source : Encyclopédie des Arts Martiaux de l’Extreme Orient de Gabrielle et Roland HABERSETZER